Sécurité

Cas où le stockage cloud n’est pas recommandé

L’interdiction du stockage de certaines données sur des serveurs distants n’est pas une lubie d’entreprise rétrograde. Ce choix, dicté par des impératifs réglementaires et assurantiels, s’impose dans des secteurs entiers. Le RGPD, ce texte européen qui a bouleversé les usages numériques, verrouille tout transfert non maîtrisé de données sensibles hors de l’Union. Et les compagnies d’assurance cyber ne se privent plus de refuser d’indemniser les pertes survenues via des plateformes cloud non certifiées.

Effacer un document hébergé sur une plateforme distante ? Sur le papier, c’est simple. Dans la réalité, la suppression définitive reste incertaine : des fragments peuvent persister, des sauvegardes se multiplient hors de notre contrôle. Pour certains dossiers, la loi va plus loin : héberger des informations confidentielles à l’étranger expose à des sanctions lourdes, y compris pénales.

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Dans quels contextes le stockage cloud pose-t-il problème ?

Le stockage cloud s’est imposé comme la solution miracle pour accéder à ses fichiers en tous lieux. Pourtant, il existe des situations où cette promesse vire à l’illusion. Dans le monde juridique, par exemple, le partage de dossiers confidentiels via des services cloud publics, Google Drive, iCloud, Microsoft OneDrive, soulève de sérieux doutes. La question de la protection des données ne se résume pas à cocher une case « confidentialité » : nombre de cabinets optent pour le stockage local ou des clouds privés, estimant que les plateformes généralistes ne permettent ni traçabilité fine ni maîtrise réelle des accès.

Les structures actives dans la santé, la finance ou la R&D se heurtent, elles aussi, à des réglementations draconiennes. Le RGPD proscrit parfois le transfert de données sensibles hors de l’UE, une exigence difficile à garantir sur certains clouds publics qui jonglent avec la localisation des serveurs. Qui sait vraiment où transitent les fichiers ? L’opacité sur le cycle de vie des données constitue un risque permanent.

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Voici les principaux écueils à anticiper pour éviter les mauvaises surprises :

  • Perte de contrôle sur le stockage des données : la dépendance à un fournisseur cloud public multiplie les points d’accès, et donc les vulnérabilités potentielles.
  • Confidentialité compromise : consultation ou extraction non autorisée de fichiers difficilement détectable, même avec des mécanismes de chiffrement.
  • Obligations légales : certaines réglementations obligent au stockage local ou sur un cloud privé certifié, seule solution pour garantir la confidentialité et la traçabilité.

La dimension financière n’est pas à négliger. Les modèles tarifaires du stockage en ligne reposent souvent sur la volumétrie ou l’usage, ce qui peut faire exploser la facture lorsqu’on gère des masses de documents et de photos. Sans une politique claire de choix cloud stockage, le risque de dérive budgétaire est bien réel.

Risques méconnus : sécurité, confidentialité et perte de contrôle des données

Sous la surface rassurante du stockage cloud, la réalité technique impose de ne rien laisser au hasard. Les services cloud grand public, mis en avant pour synchroniser documents, photos ou vidéos, masquent des faiblesses rarement assumées au moment de choisir une offre stockage en ligne. La sécurité systèmes d’information pâtit de l’intervention de multiples acteurs. Il est fréquent d’ignorer où, précisément, les données stockées aboutissent. La moindre faille, la moindre erreur de configuration, et c’est l’intégrité de l’ensemble du système qui vacille.

Certains acteurs comme Proton Drive ou Mega misent sur un chiffrement de bout en bout, mais la plupart des services cloud du marché se contentent d’un chiffrement côté serveur. En cas de brèche chez le prestataire, la confidentialité s’effondre. À cela s’ajoute la gestion parfois défaillante des droits d’accès, qui ouvre la voie au risque perte de données. Sans MFA (authentification multifacteur), une attaque ciblée ou une négligence expose tout l’écosystème.

Avant de se lancer, il vaut mieux garder à l’esprit ces dangers potentiels :

  • Contrôle amoindri : impossible de savoir précisément qui accède à vos fichiers hébergés sur un service cloud tiers.
  • Effacement irrémédiable : une erreur, un acte malveillant, et des données en ligne peuvent disparaître sans solution de récupération si la sauvegarde cloud n’est pas séparée.
  • Conformité incertaine : l’absence de certification ISO ou d’audits réguliers fragilise la politique de protection des données, surtout dans les secteurs soumis à de fortes exigences réglementaires.

Face à la profusion des solutions de sauvegarde cloud, l’analyse doit être fine. Ne jamais confondre synchronisation, protection de données et véritable sauvegarde : c’est le meilleur moyen de résister aux failles du cloud storage.

stockage cloud

Cloud ou stockage local : comment faire le bon choix selon vos besoins ?

La question du stockage local face au cloud ne se limite plus à un duel technique. Le choix engage désormais la souveraineté des données, la capacité à garder la main sur ses actifs et la gestion des coûts. Les géants comme Microsoft, Apple ou Amazon vantent la flexibilité de leurs outils, mais le coût du cloud peut vite déraper, surtout si l’on ne suit pas une logique FinOps maîtrisée.

Voici les critères les plus pertinents pour orienter votre décision :

  • Stockage local : privilégiez-le pour des données sensibles, un impératif de confidentialité ou une conformité réglementaire stricte. Installer une infrastructure sur site à Strasbourg ou Paris garantit un contrôle total et une faible latence, mais suppose un investissement et une maintenance continue.

  • Cloud public et cloud privé : adaptez votre choix selon la volumétrie, la criticité et la fréquence d’accès aux fichiers. Le cloud public convient à la réactivité et aux besoins d’expansion rapide. Le cloud privé, souvent réservé à de grandes entreprises ou à des secteurs régulés en Europe, limite l’exposition, mais demande une gestion experte.

L’hybridation a le vent en poupe : de plus en plus d’entreprises confient leur stockage de données à des MSP ou CSP, et combinent serveurs physiques et services cloud. Ce modèle hybride conjugue la souplesse du cloud public et la sécurité d’un stockage local placé sous contrôle européen. Un équilibre mouvant, qui exige lucidité et anticipation.

Face à la promesse alléchante du cloud, chaque organisation doit regarder la réalité en face et choisir, non pas la tendance, mais la solution qui protège vraiment sa valeur. Et demain, lorsqu’une nouvelle faille apparaîtra ou qu’une législation évoluera, seuls ceux qui auront anticipé pourront dormir sur leurs deux oreilles.